Retrouvez nous pour un lunch solidaire dans un lieu époustouflant !
Le partenariat entre CoCreate Humanity et le restaurant bistronomique Tout un monde se poursuit dans la joie et la bonne humeur. Retrouvez nous pour un lunch solidaire dans un lieu époustouflant !
Tous les 17 du mois, dans le cadre de l'Humani-Lunch organisé en Lavaux par le restaurant Tout un monde, l'association CoCreate Humanity dépose un récit de travailleurs humanitaires en lien avec la thématique pays du menu. Le montant des boissons chaudes commandées en fin de repas est reversé à l'association en guise de donation.
Le restaurant Tout un monde offre un panorama à couper le souffle sur le lac Léman et les vignobles en terrasse de lavaux.
La thématique pays du mois de mars est le Japon.
Découvrez ci-dessous un extrait de Prune Helfter et Nao Kuroyanagi.
1) Extrait de Prune Helfter et Nao Kuroyanagi, Médecins du Monde au Japon, face à la triple crise humanitaire du 11 mars 2011, Revue Humanitaires, n°30, 2011.
« Ce 11 mars 2011, lorsque la terre se met à trembler plus fort que de coutume – la magnitude ressentie à Tokyo est de 5 – l’équipe de Médecins du Monde (MdM) Japon évacue les bureaux et se retrouve au pied de l’immeuble dans un petit jardin public, avec les riverains. Après la secousse initiale à 14h46, une première réplique importante se produit à 15h06, suivie d’une seconde à 15h15 et d’une troisième à 15h26. Des nuages noirs envahissent le ciel, formés par la fumée des incendies qui naissent dans la baie de Tokyo. Le premier réflexe est de chercher à joindre famille et amis par téléphone. Mais les communications sont en partie coupées. Seul le réseau 3G fonctionne et permet d’accéder aux emails et au téléphone par internet. C’est ainsi qu’il est possible, à 16h03 (8h03 en France), de répondre aux inquiétudes manifestées par l’équipe de la direction du Réseau International de Médecins du Monde à Paris.
Alors que les secousses se poursuivent, et qu’avec la nuit le temps fraîchit, il est difficile de décider de la marche à suivre : remonter dans les bureaux et reprendre le travail, attendre que les secousses se calment, aller chercher ses affaires et rentrer chacun chez soi ? Finalement, l’équipe décide de reprendre le travail. Mais l’arrêt des trains et des métros ainsi que l’embouteillage monstre qui en résulte rendent le retour de chacun chez soi plus que problématique. Face à la perspective de devoir marcher parfois plusieurs heures pour rejoindre son logement, alors que l’on ignore encore si tous les proches sont indemnes faute d’avoir pu les contacter, la journée de travail est abrégée.
Le lendemain, on commence à envisager les modalités d’une intervention et les premières annonces en ce sens sont mises en ligne sur le site web. Les fortes répliques qui se succèdent nuit et jour se combinent aux images dramatiques du tsunami diffusées en boucle à la télévision pour entretenir un climat de tension forte à Tokyo. Au sein de l’équipe, salariés et bénévoles compris, des dégâts matériels ont été subis par certains (logement devenu inhabitable), tandis que d’autres ont de la famille dans la zone la plus affectée par la catastrophe.
La tension atteint son paroxysme le surlendemain, dimanche 13 mars, quand les dégâts causés à la centrale nucléaire numéro 1 de Fukushima sont révélés. En concertation avec les directeurs généraux de MdM France et de MdM Japon, le président de MdM Japon prend alors plusieurs mesures conservatoires : report à une date indéterminée de l’Assemblée Générale qui devait se tenir le 17 mars, fermeture provisoire du bureau et consignes de réclusion données au personnel. Si elles sont conformes aux mesures prises par de nombreuses entreprises étrangères installées au Japon, ces consignes sont en contraste avec les réactions beaucoup plus tempérées des autorités, des entreprises et des médias japonais. In fine, on doit avouer que l’émission de messages contradictoires accroit le stress des personnels japonais qui y sont soumis.
Très rapidement, MdM Japon décide d’intervenir, même s’il est très difficile de monter un programme d’urgence alors que le bureau est fermé, que certains salariés sont restés à Tokyo mais avec pour consigne de ne pas quitter leur logement, et que d’autres ont rejoint le Sud du pays ou l’étranger. Le 18 mars, soit une semaine après le sinistre, MdM France donne son accord pour lancer la mission. »
2) Douze ans après les faits, alors que j'ai, depuis longtemps, quitté l'humanitaire et le Japon, je me souviens de cette journée du 11 mars 2011 et des suivantes de manière très vive. Les émotions ressenties alors demeurent intactes : la surprise, l'angoisse, la fatigue, l'hypra-vigilance face aux répliques. Je me rappelle aussi que la nécessité d'avoir à organiser une mission d'urgence auprès des rescapés du tsunami m'a permis de passer du statut de victime à celui d'actrice de la période post-catastrophe. Cet « épisode » a pris place, dans ma mémoire, aux côtés de plusieurs autres évènements traumatiques vécus pendant mes sept d'années d'expérience humanitaire : kidnapping d'une volontaire en Éthiopie, décès accidentel d'un enfant lors d'une opération chirurgicale au Cambodge, décès d'une bénévole en Nouvelle-Zélande lors du tremblement de terre de Christchurch. Ces drames ont constitué des pics traumatiques personnels sur la toile de fond générale sur laquelle se déroule l'action humanitaire, caractérisée par la misère, les inégalités, l'injustice sociale, les violences sexuelles...
Un grand merci Prune pour cet extrait et pour votre témoignage en fin de texte.
Merci à Céline et Yohann Gsponer pour leur amitié et leur générosité 💜
RÉSERVEZ VOTRE LUNCH DU VENDREDI 17 MARS ET VENEZ À NOTRE RENCONTRE.
Site internet : https://toutunmonde.ch
Contact : info@toutunmonde.ch | T. +41 (0)21 799 14 14
PHOTOS DU 17 MARS
Credit photos : Hélène Ros
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